E 4.

Une fillette musulmane narre son amour pour sa terre, son oranger et sa maison dont elle a précieusement gardé la clé, puis son exil au camp de réfugiés à l'arrivée des soldats, la mort, sous leur tente de fortune, de ses grands-parents, gardiens de leur mémoire. Suit un long périple qui mène sa famille autour du monde (et dont témoignent les tampons douaniers dans l'illustration), qui se clôt par son retour imaginé sur cette terre qui l'a vue naître, retour qu'elle se promet un jour. -- Illustré de collages photographiques de synthèse, opposant les teintes froides des années d'exil à des couleurs vives pour les moments heureux, un album poétique assez dur, voire froid, au vocabulaire parfois difficile, qui met en lumière ce sentiment d'injustice empreint de nostalgie que l'auteure a choisi de représenter par une clé que les victimes civiles innocentes des guerres conservent, semble-t-il, longtemps après qu'on leur ait usurpé leurs biens, leurs racines et leur identité.